Catégorie : Actualité (Page 2 of 4)

L’élargissement de l’unité visible au service de la mission. Les 25 ans du Forum chrétien mondial

Le « gâteau » d’anniversaire des 25 ans du Forum chrétien mondial

La célébration des 25 ans du Forum chrétien mondial (FCM) a été l’occasion de rendre grâce, à travers son action, pour l’élargissement de l’unité visible entre les « vieilles Églises » et les « jeunes Églises » animées par une spiritualité évangélique et pentecôtiste.

Cette célébration a eu lieu dans une grande Église pentecôtiste d’Accra. Lors du culte, son pasteur principal a insisté sur le fait que l’amour réciproque auquel Jésus nous appelle (Jean 13) est plus important que toutes les manifestations de l’Esprit-Saintt, sans quoi on ne peut pas accomplir le grand mandat d’évangélisation.

Il ajoute que tous les dons de l’Esprit Saint sont donnés pour le bénéfice du corps du Christ, afin qu’il soit uni dans l’amour, et conclut par une fervente prière demandant à Dieu de bénir chaque Église, pays et participant. Qu’il verse son Esprit sur nous tous et que le Forum soit un outil pour faire connaître l’amour de Dieu à tous !

Un nouvel esprit de respect et de confiance

Le pasteur allemand Konrad Raiser, ancien secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, a été un des initiateurs du Forum chrétien mondial. Il rappelle que le FCM a été fondé pour servir « l’unique mouvement œcuménique » en y invitant les évangéliques et les pentecôtistes. Il est né en 2002 du constat qu’à l’époque le Conseil œcuménique des Églises ne représentait qu’un quart de l’ensemble de la chrétienté mondiale.

Il pense qu’il était également important de prendre très tôt la décision claire de veiller à ce que la moitié des participants aux réunions du Forum proviennent de communautés évangéliques et pentecôtistes charismatiques. « Durant ces 25 années, conclut-il, le Forum a été en mesure de générer un nouvel esprit de respect et de confiance entre tous ceux qui invoquent le nom de Jésus-Christ et de renforcer ainsi leur témoignage commun dans le monde contemporain ».

Un don de l’Esprit saint

Pour le Patriarche Bartholomée, le FCM est « un don de l’Esprit dans le pèlerinage de foi vers l’unité ». Il rappelle que le patriarcat œcuménique s’est engagé sans cesse dans le mouvement œcuménique depuis l’encyclique de 1920 qui a posé les bases du Conseil œcuménique des Églises. Pour lui, le Forum « reflète l’essence même de notre foi chrétienne, à savoir que « nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps » (1 Cor 12,13) et qu’il y a « un seul Seigneur, une seule foi et un seul baptême » (Eph. 4,5), dans le Christ Jésus, et que nous sommes appelés à nous aimer et à nous soutenir mutuellement dans notre pèlerinage commun de justice, de paix et de réconciliation avec le monde ».

Une magnifique mosaïque du christianisme

Le pape François voit dans le Forum « une magnifique mosaïque du christianisme contemporain » uni par une « identité commune comme disciples de Jésus-Christ ». Il offre un espace pour faire grandir notre amour réciproque en vue de l’unité visible de tous les chrétiens. Pour lui le Forum a contribué de manière significative à la promotion du lien entre l’unité de la mission chrétienne en donnant un « espace dans lequel les membres des diverses expressions historiques de la foi chrétienne croissent dans le respect mutuel et la fraternité en se rencontrant dans le Christ ».

Une plateforme pour nous stimuler à l’amour réciproque

« Je suis avant tout un croyant, Jésus est vivant », s’écrie au début de son allocution Stephen Asamoah-Boateng, ministre des Affaires religieuses du Ghana. « Quand vous êtes en Christ, vous vivez la vie en Christ à votre manière, mais vous êtes reliés aux croyants de toutes tribus et nations. » Il reconnaît la contribution du FCM à offrir une plateforme où les chrétiens peuvent se stimuler à l’amour réciproque.

Le pasteur américain Wesley Granberg-Michaelson lui répond en disant que 40% des chrétiens sont aujourd’hui en Afrique, alors qu’ils n’étaient que 2% en 1910. C’est une des transformations les plus remarquables du christianisme. « Hier, nous avons fait un pèlerinage à Cape Coast pour nous repentir des injustices commises contre l’Afrique par l’Europe », lui dit-il aussi en le remerciant pour l’hospitalité reçue de la part des habitants du Ghana et du gouvernement.

Les évangéliques et les pentecôtistes, des héritiers

Thomas Schirrmacher, le secrétaire général sortant de l’Alliance évangélique mondiale, est convaincu qu’avec le Forum chrétien mondial, on est au cœur de l’Église de Jésus-Christ, unie par une foi commune trinitaire, en la résurrection de Jésus et à son retour proche. Le credo de Nicée nous est aussi commun, mais surtout les Saintes Écritures qui ont une autorité ultime. Sur cette base, l’Alliance évangélique, peut se retrouver dans une mission commune avec les autres Églises.

« Les évangéliques sont vos petits-enfants et les pentecôtistes vos arrières-petits-enfants. Aujourd’hui, ils sont des adolescents qui parfois se bagarrent avec les parents et les grands-parents… Mais à travers le Forum, j’ai découvert des frères et sœurs dans les vieilles Églises et ai été édifié par leur témoignage. Ensemble, nous devons témoigner au monde du salut en Jésus-Christ, sinon nous ne serions que des ONG. Et, nous ne pourrons le faire qu’ensemble », conclut-il.

Martin Hoegger

Pour que le monde sache… L’invitation du Forum chrétien mondial.

Par Martin Hoegger

Accra, Ghana, 19 avril 2024. Le thème au centre du quatrième Forum chrétien mondial (FCM) est tiré de l’évangile de Jean : « Afin que le monde sache » (Jean 17,21). De multiples manières, l’assemblée a approfondi ce grand texte où Jésus prie pour l’unité de ses disciples en les envoyant dans le monde.

Ce forum avait une belle logique. Le premier jour, nous avons affirmé que c’est le Christ seul qui nous unit. Le deuxième, avec la visite de la forteresse de Cape Coast où des millions d’esclaves ont transité, nous avons confessé nos infidélités à la volonté de Dieu. Au troisième jour, nous avons reconnu notre besoin d’être pardonnés et guéris, avant d’être envoyés. L’envoi est le thème du quatrième jour.

L’amour est le ciment de l’œcuménisme

Ce n’est pas un hasard que Jean 17 ait été choisi comme texte phare. En effet, « si la Bible est un sanctuaire, Jean 17 est le « saint des saints » : une révélation d’un dialogue intime entre le Père et le Fils fait chair », dit Ganoun Diop, de l’Église adventiste du Sénégal. C’est un grand mystère : Jésus nous a aimés afin que nous renaissions dans une vie nouvelle. Le FCM est un outil que Dieu utilise pour amener son amour. Et l’amour est le ciment de l’œcuménisme !

Pour Catherine Shirk Lukas, professeur à l’université catholique de Paris, le mouvement œcuménique est un mouvement d’amour, car Jésus a prié pour que l’amour divin soit répandu sur le monde (Jean 3.16). « Pour que le monde sache » : cette promesse est d’abord pour ceux et celles qui ont été victimes des violences et d’abus. « Nous avons à les écouter, les voir et les soutenir, en étant humbles et en nous repentant de nos erreurs ».

La ghanéenne Gertrude Fefoame, s’est engagée dans le réseau pour les handicapés du Conseil œcuménique des Églises. Elle-même, aveugle, témoigne qu’il y a encore bien des barrières pour les accueillir dans la communauté : « Le pardon et la guérison donnés par le Christ sont une libération. Elle délivre de toute discrimination et inclut les personnes avec un handicap ».

Pour l’archevêque copte orthodoxe Angaelos, l’appel à l’unité par Jésus est un défi qui demande de la patience et bienveillance. « Nous devons fonctionner comme corps avec le Christ à notre tête. Cela signifie prendre en compte dans nos décisions les autres parties de ce corps ». La prière de Jésus en Jean 17 l’appelle à vivre la vérité que le Fils de Dieu est venu pour que nous ayons la vie en plénitude. Nous sommes ministres de sa réconciliation, afin que le monde le voie Lui et non pas nous.

La méthodologie efficace du Forum

Ce qui plaît à Victor Lee, pentecôtiste de Malaisie, est la méthodologie du partage des chemins de foi dans le Forum. Elle permet aux pentecôtistes de faire connaître Jésus en collaborant avec les autres Églises, par la puissance de l’Esprit.

Le théologien Richard Howell, de l’Inde, reconnaît que ces partages ont transformé sa vie. « Après que ma maman a été miraculeusement guérie quand j’avais 12 ans, je suis alors devenu pentecôtiste. Je pensais que seuls les pentecôtistes étaient sauvés. En entendant des chrétiens d’autres Églises partager leur foi dans le cadre du Forum, j’ai demandé à Dieu de pardonner mon ignorance. J’ai découvert des frères et sœurs et qu’il me manquait 2000 ans d’héritage chrétien. Cela a été une nouvelle conversion ».

De même, un responsable d’une Église africaine indépendante a découvert la richesse de cette écoute des récits de foi. « On réalise que nous avons la même foi au Christ. Si nous nous mettons à nous écouter réciproquement, nous nous aimerons et surmonterons nos séparations ».

La méthodologie du Forum croise aussi les exposés avec des temps de dialogue entre six à huit personnes autour d’une table. Ce « tricotage » est très efficace pour apprendre à mieux se connaître sur un plan personnel. Nous avons ainsi été invités à partager sur ces trois questions : « Que voulez-vous que le monde sache ? Comment avez-vous connu le Christ ? Comment faites-vous connaître le Christ ? » Et, à la fin de la rencontre, cette autre question : « Quelle inspiration avez-vous reçue durant ces jours et que vous voudriez transmettre chez vous »

Un chemin d’Emmaüs

Le récit des deux disciples en marche vers Emmaüs est au cœur de ce que recherche le Forum chrétien mondial. Pour l’archevêque Flávio Pace, secrétaire du dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, il symbolise l’Église en marche, rejointe par le Christ. C’est lui qu’il faut mettre au centre, et c’est avec lui qu’il faut ouvrir les Écritures. Réfléchissant sur le récent synode de l’Église catholique, il affirme qu’il ne peut y avoir de véritable synode sans la dimension œcuménique. La veillée de prière au Vatican « Together » a donné un signe fort dans ce sens.

A deux reprises, les délégués ont été invités à un « chemin d’Emmaüs » pour faire connaissance avec une personne que nous ne connaissions pas encore. En ce qui me concerne, je me suis promené avec Sharaz Alam, un jeune pasteur, secrétaire général de l’Église presbytérienne du Pakistan, dans le parc jouxtant le centre de la conférence, puis à l’ombre de grands arbres, autour d’une boisson fraiche. Nous avons partagé sur le sens du récit d’Emmaüs. Il m’a aussi parlé de son action d’évangélisation auprès des 300 jeunes de sa paroisse et de son projet de doctorat sur les défis que lance l’Islam à l’Église de son pays.

Le récit d’Emmaüs est aussi au cœur de la spiritualité des Focolari qui insiste sur l’importance de vivre la présence du Christ parmi nous. Elle est présentée par Enno Dijkema, codirecteur du Centre pour l’unité de ce grand mouvement catholique ouvert aux membres d’autres Églises. En effet son but est de contribuer à réaliser le « testament de Jésus » en Jean 17. L’Évangile est à sa base, en particulier le commandement nouveau de l’amour réciproque donné par le Christ.

Enfin l’horizon de 2033 est comme un chemin d’Emmaüs vers le jubilé des 2000 ans de la résurrection de Jésus. Le Suisse Olivier Fleury, président de l’initiative JC2033, parle avec passion de l’occasion merveilleuse de témoignage dans l’unité que représente ce Jubilé… « afin que le monde sache » que le Christ est ressuscité !

Autres articles de Martin Hoegger

Message du 4e rassemblement mondial

Forum chrétien mondial : La diversité du christianisme mondial s’est manifestée à Accra

Cape Coast. Les lamentations du Forum chrétien mondial

Sanctification et unité, les deux conditions de la mission.

Forum chrétien mondial et JC203, une histoire d’unité et de témoignage

Cape Coast. Les lamentations du Forum chrétien mondial

Par Martin Hoegger

Accra, 19 avril 2024. Le guide nous a avertis : l’histoire de Cape Coast – à 150 km d’Accra – est triste et révoltante ; nous devons être forts pour la supporter psychologiquement ! Cette forteresse construite au 17e siècle par les Anglais a reçu la visite des quelque 250 délégués au Forum chrétien mondial.

Nous visitons les souterrains, certains sans lucarnes, où s’entassaient des esclaves en transit vers les Amériques. Quel contraste avec la grande salle du gouverneur avec neuf fenêtres et sa lumineuse chambre à coucher avec cinq fenêtres ! En dessus de ces sombres lieux une église anglicane construite par la « Société pour la propagation de l’Évangile ». « Où l’on chantait alléluia, alors que les esclaves criaient leur souffrance en dessous », précise notre guide !

Le plus troublant est la justification religieuse de l’esclavage. Outre l’église de la forteresse et la cathédrale méthodiste à quelques centaines de mètres, voici cette inscription en hollandais en haut d’une porte, dans une autre forteresse située pas loin de la nôtre que me montre un participant qui l’a visitée : « Le Seigneur a choisi Sion, il a désiré en faire son habitation » Qu’a voulu dire celui qui a écrit cette citation du Psaume 132, verset 12 ? Une autre porte a l’inscription « porte du non-retour » : emmenés vers les colonies, les esclaves perdaient tout : leur identité, leur culture, leur dignité !   

Pour marquer les 300 ans de la construction de ce fort, l’African Genesis Institute a posé une plaque commémorative avec cette citation d’un passage du livre de la Genèse : « (Dieu) dit à Abram : Sache que tes descendants séjourneront en immigrés dans un pays qui n’est pas le leur ; ils y seront esclaves, et on les affligera pendant quatre cents ans. Mais je jugerai la nation dont ils auront été les esclaves, et ils sortiront ensuite avec de grands biens.» (15,13-14)

Dans la cathédrale méthodiste de Cape Coast

La question qui m’habitait en entrant dans cette cathédrale contemporaine de la traite des noirs, est posée par Casely Essamuah, le secrétaire général du FCM : « où est-ce que ces horreurs continuent aujourd’hui ? »

Une « prière de lamentation et de réconciliation » est ensuite conduite en présence de l’évêque méthodiste local. Ce verset du psaume 130 donne le ton à la célébration : « Des profondeurs, nous crions vers toi. Seigneur, écoute ma voix » (v.1). La prédication est apportée par  Merlyn Hyde Riley, de l’Union baptiste de la Jamaïque, et vice-présidente du comité central du Conseil œcuménique des Églises. Elle s’identifie comme une « descendante de parents esclaves ». A partir du livre de Job, elle montre que celui-ci proteste contre l’esclavage, avec comme principe fondamental la défense de la dignité humaine, envers et contre tout. L’inexcusable ne peut être excusé, ni l’injustifiable justifié. « Nous avons à reconnaître nos échecs et à nous lamenter comme Job, et à réaffirmer notre humanité commune, créée à l’image de Dieu », dit-elle.

Ensuite, Setri Nyomi, secrétaire général par intérim de la Communion mondiale des Églises réformées, avec deux autres délégués d’Églises réformées, rappellent la confession d’Accra publiée en 2004, qui a dénoncé la complicité des chrétiens avec l’injustice. « Cette complicité continue et nous appelle à la repentance aujourd’hui ».

Quant à Rosemarie Wenner, évêque méthodiste allemande, elle rappelle que Wesley a pris position contre l’esclavage. Cependant, les méthodistes se sont compromis et l’ont justifié. Pardon, repentance et restauration sont nécessaires : « Le S. Esprit nous conduit non seulement à la repentance mais aussi à la réparation », précise-t-elle.

La célébration était rythmée par des chants, dont le très émouvant « Oh freedom », composé par un esclave des plantations de coton en Amérique :

Oh, liberté / Oh, liberté / Oh liberté sur moi

Avant que je sois un esclave / Je serais enterré dans ma tombe

Et rentré à la maison vers mon Seigneur en étant libre

Échos à la visite de Cape Coast

Cette visite a marqué la rencontre du FCM. Plusieurs orateurs ont exprimé par la suite l’impression qu’elle leur a faite. Flávio Pace, secrétaire du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens (Vatican), relate que durant la semaine sainte, il a prié à l’endroit où Jésus était enfermé, sous l’Eglise S. Pierre en Gallicante, à Jérusalem, avec le psaume 88 : « Tu m’as mis tout au fond du gouffre, dans l’obscurité profonde » (v. 7). Il a pensé à ce psaume dans la forteresse des esclaves. « Nous devons travailler ensemble contre toute forme d’esclavage, témoigner de la réalité de Dieu et apporter le pouvoir réconciliateur de l’Évangile », dit-il

Méditant sur la « voix du bon berger » (Jean 10), Lawrence Kochendorfer, évêque luthérien, au Canada, dit : « Nous avons été témoins des horreurs de Cape Coast. Nous avons entendu les cris des esclaves. Aujourd’hui, il y a de nouveaux esclavages où d’autres voix crient. Au Canada, des dizaines de milliers d’Indiens ont été enlevés de leur famille dans des pensionnats religieux. Ces voix s’élèvent aussi et crient justice. Quels cris entendons-nous dans notre contexte local ? » Nous avons à faire silence pour les écouter, comme nous avons à écouter la voix du bon berger qui apporte guérison, justice, restauration. Une voix très différente des voix qui défigurent la dignité humaine.  

Au lendemain de cette visite inoubliable, Esmé Bowers, de l’Alliance évangélique mondiale, s’est réveillée avec un chant au cœur écrit par un capitaine de navire transportant des esclaves : « Amazing Grace ». Converti au Christ, il est devenu par la suite un ardent combattant contre l’esclavage.

Ce qui a le plus touché Michel Chamoun, évêque syriaque orthodoxe au Liban, durant ces jours de Forum, est cette interrogation : « Comment a-t-il été possible de justifier ce si grand péché de l’esclavage ? » Chaque esclave est un être humain avec le droit de vivre dans la dignité et destiné à la vie éternelle par la foi en Jésus. La volonté de Dieu est que nous soyons tous sauvés. Mais, il y a aussi une autre forme d’esclavage : être prisonnier de son propre péché. « Refuser de chercher le pardon de Jésus met dans une situation terrible, car cela a des conséquences éternelles », affirme-t-il.

Daniel Okoh, de l’organisation des Églises africaines instituées, voit dans l’amour de l’argent la racine de l’esclavagisme, comme de toute iniquité. Si nous sommes capables de le comprendre, nous pourrons demander pardon et nous réconcilier.

Pour le théologien évangélique indien Richard Howell, le système perdurant des castes en Inde nous conduit à réaffirmer avec force la vérité de l’être humain créé à l’image de Dieu, selon le premier chapitre de la Genèse. Aucune discrimination n’est alors plus possible. C’est à cela qu’il a pensé en visitant Cape Coast.

Chers lecteurs, comme on nous a exhortés à raconter ce que nous avons vu dans cet horrible endroit et vécu ensuite dans la cathédrale de Cape Cost, je vous ai livré ce moment marquant de la quatrième rencontre mondiale du Forum chrétien, avec les réflexions qu’il a suscitées.

Message du 4e rassemblement mondial

Autres articles de Martin Hoegger

Forum chrétien mondial : La diversité du christianisme mondial s’est manifestée à Accra

Cape Coast. Les lamentations du Forum chrétien mondial

« Pour que le monde sache ». L’invitation du Forum chrétien mondial.

Sanctification et unité, les deux conditions de la mission.

Forum chrétien mondial et JC203, une histoire d’unité et de témoignage

Forum chrétien mondial : la diversité du christianisme mondial s’est manifestée à Accra

Par Martin Hoegger

Accra, Ghana, 16 avril 2024. C’est dans cette ville africaine grouillante de vie que le Forum chrétien mondial (FCM) a donné rendez-vous à des chrétiens venant de plus de 50 pays et de toutes les familles d’Églises. D’origine ghanéenne, son secrétaire général Casely Essamuah explique que le FCM veut donner aux chrétiens l’occasion de connaître et de recevoir les dons que l’Esprit-Saint a déposés dans les diverses Églises. « Il est un espace pour une rencontre profonde de foi. Nous apprenons ainsi à découvrir la richesse du Christ », dit-il.

Le monde a besoin de voir les chrétiens ensemble

Le Forum commence dans le lieu de culte de la Ridge Church, une grande Église interdénominationelle. Un chœur entraîne l’assemblée dans des chants des diverses traditions. La prédication est apportée par Lydia Neshangwe, une jeune pasteur, modératrice de l’Église presbytérienne du Zimbabwe. Son expérience ecclésiale parle d’elle-même : « Je suis née dans une Église indépendante qui s’est divisée. Je suis reconnaissante aux pentecôtistes qui m’ont donné ensuite une bonne base pour ma foi, à l’Église catholique qui m’a éduquée dans ses écoles. Puis j’ai suivi une formation théologique chez les presbytériens. Mais mon Église favorite est la méthodiste, qui m’a donné un mari » !

Pour montrer la nécessité de considérer nos diversités comme des complémentarités, elle prend l’exemple de Paul et Barnabas. Elle a découvert entre eux treize différences ; la probabilité d’une division entre eux était grande, pourtant ils ont été envoyés ensemble  Pourquoi le Saint-Esprit les a-t-il réunis alors qu’ils sont si différents, comme le montre le livre des Actes des Apôtres ? (13,1-2)

Il en va de même pour nos Églises. Elles sont très différentes, mais le Saint-Esprit nous rassemble et nous envoie afin que le monde sache qui est le Christ. « Si nous sommes unis dans notre mission pour annoncer le Christ, nos diversités sont une bénédiction, pas une malédiction. C’est ce dont le monde a besoin », dit-elle.

Pour illustrer l’extraordinaire diversité du christianisme mondial, la théologienne américaine Gina A. Zurlo montre qu’il s’est déplacé vers le sud. Contrairement à il y a cent ans, la majorité des 2,6 milliards de chrétiens s’y trouvent, qu’ils soient catholiques, protestants ou indépendants, évangéliques ou pentecôtistes. Alors que les orthodoxes sont majoritaires dans les pays de l’Est de l’Europe. https://www.gordonconwell.edu/center-for-global-christianity/publications/ )

Partager nos itinéraires de foi

Au cœur de la démarche du Forum se trouve le partage des « itinéraires de foi » dans des petits groupes d’une dizaine de personnes au maximum. La seule chose à faire est d’écouter ce que l’Esprit veut nous dire à travers le cheminement des autres avec le Christ. En sept minutes ! Rosemarie Bernard, secrétaire du conseil méthodiste mondial, l’explique : « Voir le Christ dans l’autre est le but de cet exercice. Laissons l’Esprit saint guider nos mots et écouter avec attention les récits des autres. »

Jerry Pillay, le secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, voit dans ce partage de nos récits personnels de foi, « une très belle tapisserie ». Il est comme un « chemin d’Emmaüs » où les cœurs brûlent de passion pour Christ. « Écouter ensemble la voix du Berger, discerner et agir ensemble renouvelle notre confiance en la puissance de transformation de Dieu. Un monde en crise a besoin de chrétiens se tenant les coudes ».

C’est la cinquième fois que je me livre à cet exercice. Son fruit est, à chaque fois, une grande joie qui donnera la tonalité de la rencontre. Ce partage suscite une amitié spirituelle qui permet de témoigner ensuite du cœur de notre foi commune.

Des relations en vue de la mission

Billy Wilson, président de la World pentecostal Fellowship (Fraternité pentecôtiste mondiale) dit sa reconnaissance que les pentecôtistes – la famille ecclésiale qui grandit le plus rapidement – soient accueillis autour de la table du FCM. Ils apprennent ainsi à mieux connaître les autres Églises. Il a beaucoup réfléchi sur le chapitre 17 de l’évangile de Jean 17, où Jésus prie pour l’unité. Selon lui, cette unité est avant tout relationnelle. Puis elle se réalise dans la mission : « afin que le monde sache et croie ». Enfin elle est spirituelle, à l’image des relations se vivant entre les personnes de la Trinité. 

« Si nos relations ne conduisent pas à la mission, notre unité disparaîtra. Notre espérance jaillit du Tombeau vide à Pâques. Que ce Forum nous unisse de nouvelle manière pour apporter Jésus ressuscité à cette génération », conclue-t-il.

Dans l’après-midi, la théologienne évangélique latino-américaine Ruth Padilla Deborst, apporte une méditation sur Jean 17, où elle insiste sur notre responsabilité de chercher une unité dans l’amour, qui reflète qui est Dieu en vérité. « L’amour n’est pas un sentiment mais un engagement radical de soumission mutuelle. C’est ainsi que nous serons envoyés afin que tous puissent connaître l’amour de Dieu ». Comme l’orateur précédent, elle insiste sur le fait que l’unité n’est pas une fin en soi, mais a en vue le témoignage. Cependant, ce témoignage n’est crédible que si nous sommes ensemble dans ce monde fracturé afin qu’il puisse connaitre l’amour de Dieu.

La journée se termine par trois temps de partage. D’abord, sur ce texte biblique, puis entre familles confessionnelles, et finalement entre personnes venant du même continent. Le lendemain, nous irons à Cape Coast, la forteresse d’où trois millions d’esclaves ont été brutalement envoyés aux Amériques.

Message du 4e rassemblement mondial

Autres articles de Martin Hoegger

Forum chrétien mondial : La diversité du christianisme mondial s’est manifestée à Accra

Cape Coast. Les lamentations du Forum chrétien mondial

« Pour que le monde sache ». L’invitation du Forum chrétien mondial.

Sanctification et unité, les deux conditions de la mission.

Forum chrétien mondial et JC203, une histoire d’unité et de témoignage

Voeux de Noël et lettre de nouvelles

« Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Jean 15, 10-12

Dans l’Évangile, Jésus parle de « son » commandement. Il l’appelle aussi « nouveau ». Mais l’Ancien Testament le connaissait déjà. Alors qu’est-ce qui est nouveau ? Rien de moins que d’aimer « comme » Jésus a aimé !

A Noël, Dieu est entré dans nos relations afin de les renouveler, en nous réconciliant en Dieu par sa croix et sa résurrection. L’image de la nativité ci-dessus exprime cette force de rassemblement quand le Christ est au centre.

Ce commandement souligne l’importance de nos relations dans la vie de l’Église. C’est justement ce que nous voulons vivre dans le Forum chrétien romand, en nous centrant sur le Christ et en partageant notre cheminement avec lui.

Nous sommes heureux de reprendre contact pour vous donner quelques nouvelles.

En vous souhaitant à chacun le bonheur d’être aimé et d’aimer, la joie de donner, et de recevoir ! Heureux Noël et Bonne année 2024 !

Le comité du Forum chrétien romand

Lettre de Nouvelle décembre 2023

Priez pour le quatrième rassemblement mondial !

En avril 2024, le Forum Chrétien Mondial organise son quatrième rassemblement mondial à Accra, au Ghana. Ce rassemblement réunira des responsables chrétiens de toutes les régions du monde et de toutes les familles du christianisme, afin qu’ils puissent cheminer ensemble avec Jésus.

Le succès de toute entreprise repose sur la prière. C’est pourquoi le Forum chrétien mondial recherche des partenaires de prière dans tous les domaines de la chrétienté. Nous vous invitons à vous joindre à nous pendant quatre semaines pour prier pour tous les aspects du rassemblement mondial.

1 Thessaloniciens 5 nous demande de « prier continuellement » et nous promet que « le Dieu qui vous appelle est fidèle ». Nous comptons sur la fidélité de Dieu qui nous a appelés au ministère de l’unité chrétienne et qui nous a ordonné de prier continuellement pour cette bonne œuvre. À Dieu seul revient la gloire – dans l’Église, dans le monde et dans nos vies.

Ci-dessous, vous pouvez télécharger le calendrier de prière du Rassemblement mondial en format pdf (en anglais).

Merci de couvrir le Rassemblement mondial de vos prières. Nous sommes convaincus que Dieu accomplit une œuvre puissante à travers le Forum chrétien mondial!

Télécharger le calendrier de prière du Forum chrétien mondial

Un film sur le Forum chrétien mondial

Le dialogue œcuménique s’est construit pendant plusieurs décennies avant tout entre les Eglises catholique, orthodoxe, anglicane et les Eglises issues de la Réforme.

Mais aujourd’hui la croissance fulgurante des Eglises évangéliques et pentecôtistes, en particulier dans les pays du Sud, amène des changements significatifs dans le paysage mondial du christianisme.

C’est pour y répondre qu’est créé, au début du 21ème siècle le Forum Chrétien Mondial. C’est un espace ouvert, où tous les chrétiens, issus d’Eglises anciennes ou plus récentes, se rencontrent et font l’expérience que leur amour pour Jésus-Christ est plus fort que les murs qui séparent leurs institutions.

Un signe d’espérance fort pour l’unité visible des chrétiens, ouvrant à un témoignage commun dans le monde. Ce film est réalisé par la Communauté du Chemin Neuf via le réseau de international prière « Net for God ».

Cliquer ici pour voir ce film

Patrizia Conforti, Une analyse du Forum chrétien romand

Dans son article publié dans un ouvrage collectif  « Les chrétiens évangéliques et le dialogue œcuménique en Suisse : orientations théologiques et expériences d’engagement »[1], Patrizia Conforti, de l’Université de Fribourg, analyse l’expérience du Forum chrétien romand et donne quelques éléments de réflexions, en particulier concernant la participation des Églises évangéliques et pentecôtistes.

Lire son article en cliquant sur ce lien


[1] Sous la direction de Michel STEINMETZ, en collaboration avec Miriam VENNEMANN /Herausgegeben von Michel STEINMETZ, unter Mitarbeit von Miriam VENNEMANN, Mélanges amicaux offerts à Martin Klöckener // Freundschaftlich dargereichte Festschrift für Martin Klöckener. Fribourg // Freiburg, 2023 Academic Press Fribourg, 2023, p. 199-206

Lancement réussi du Forum chrétien vaudois

Par Martin Hoegger.

Le premier jour de juillet, plus de 60 personnes se sont donné rendez-vous à Saint Légier, dans les locaux de la Haute École de théologie (HET-PRO) surplombant la Riviera lémanique, pour le premier Forum chrétien vaudois. Lancement réussi dans une joyeuse fraternité et une souriante bienveillance !  

Robin Reeve (Fédération évangélique vaudoise) accueille l’assemblée dans cette Haute École où il enseigne. Ex-président de la Communauté des Églises dans le Canton de Vaud, il voit dans ce Forum « un chemin nouveau qui répond à un besoin de renouveler l’œcuménisme ». Cette initiative nous fait découvrir ce qui nous unit et comment nous pouvons agir ensemble pour être témoins de Jésus-Christ.

Frédéric Keller, responsable de l’œcuménisme dans l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) rappelle la première rencontre du Forum chrétien romand, en 2021. « Quelque chose de fort a été vécu à Leysin : nous nous sommes reconnus comme frères et sœurs en Christ : c’est le socle », dit-il. Il y a appris à poser ces questions : qui manque autour de la table, qui n’a pas été invité ou qui s’en est exclu ?

De gauche à droite : Frédéric Keller, Philippe Becquart, Roula Lopez et Robin Reeve

Pour Philippe Becquart, adjoint du représentant de l’évêque dans le canton, c’est une immense joie de savoir que le Seigneur nous réunit et qu’il va nous guider. Le mot clé est, pour lui, celui de « discernement ». « Nous avons prévu de ne pas trop prévoir et invitons à une docilité à l’Esprit, qui nous permettra de discerner comment aller de l’avant ». Il remercie aussi les autorités des Églises qui soutiennent pleinement cette initiative et sont présentes.

Pour lancer la rencontre, Roula Lopez, formatrice d’adultes dans l’Église catholique, distribue des ballons à gonfler sur lesquels chacun est invité à écrire un mot qui signifie l’action œcuménique. Les ballons sont ensuite lancés par terre. Par petits groupes les personnes sont alors invitées à dire comment elles comprennent le mot écrit sur le ballon qu’elles ont ramassé. Et la salle se transforme en une ruche bourdonnante !

Qui manque autour de la table ?

Anne Cathy Graber, pasteure mennonite, nous parle à travers l’internet depuis Paris, où elle enseigne l’œcuménisme (Centre Sèvres). Membre du comité du Forum chrétien mondial, elle est sans doute la plus qualifiée à expliquer son histoire et ses buts, dans le monde francophone.

Le Forum chrétien mondial est né en 1998 à la suite d’une impulsion donnée par le Conseil œcuménique des Églises afin d’impliquer davantage les « Églises émergentes », principalement évangéliques et pentecôtistes dans le mouvement œcuménique.

Les fondateurs ont perçu l’urgence d’ouvrir la table du dialogue à d’autres partenaires. La question qui est posée est simple : qui manque à la table de la rencontre ? Cette image de la table suggère la notion d’hospitalité.

La pasteure précise que le Forum ne veut se substituer à aucune autre instance, mais favoriser la rencontre à travers l’écoute et la prière, ce qui d’ailleurs, dynamise le dialogue.

Dans les rencontres les participants viennent pour la moitié des Églises dites « historiques » et pour l’autre moitié des Églises plus jeunes. Le Forum veut créer un espace ouvert « pour confesser le Dieu trinitaire et Christ homme parfait et Dieu parfait et pour aborder ensemble les défis du monde d’aujourd’hui », comme l’affirme sa base spirituelle.

Partager son itinéraire de foi : le cœur d’une rencontre du Forum.

Raconter son histoire de foi ou sa rencontre et son cheminement avec Jésus-Christ, dans un cadre sécurisé et sécurisant…en sept minutes, tel est le cœur d’une rencontre du Forum chrétien, précise A.C. Graber.  

Ce partage des étapes de notre vie où l’on a expérimenté la présence du Christ et notre réponse à celle-ci est décisif. La méthodologie a fait ses preuves dans plusieurs contextes. Tout commence par écouter l’autre. Découvrir le pèlerinage de foi de l’autre suscite la confiance et l’amitié spirituelle. « La conséquence est la reconnaissance interpersonnelle, dans les deux sens du terme: action de grâce et découvrir en l’autre un vrai disciple du Christ ».

Après cet exposé l’assemblée se partage en dix groupes de six personnes pour vivre ces « partages des itinéraires de foi », la plupart sortent dans la nature magnifique environnant le « Forum Emmaüs ». Au retour dans la salle les visages souriants témoignent sans beaucoup de paroles que le courant a passé !

Désir d’une nouvelle étape

Après le déjeuner, les participants se sont livrés à un exercice de discernement en trois temps. D’abord à l’écoute de la Parole de Dieu à travers une « Lectio divina ».

Tout commence par l’écoute de la Parole de Dieu, souligne Robin Reeve, en citant le Psaume 143, un « psaume de désir ».  C’est elle qui donne de discerner le chemin à suivre : « fais-moi connaître le chemin où je dois marcher !  Fais-moi dès le matin entendre ta bonté ».

Il invite à lire plusieurs fois de suite le récit du songe de Jacob dans le livre de la Genèse. Après un temps de silence chacun peut dire ce qui l’a rejoint dans ce grand texte qui parle d’un nouveau départ dans la vie du patriarche. Suit un moment de prière libre où de nombreuses voix expriment à la fois la reconnaissance pour le chemin parcouru et le désir de vivre une nouvelle étape.

Rêves

La journée se termine par un travail en groupes où l’on rêve de projets œcuméniques pour le canton de Vaud, suivi par un échange en groupes confessionnels.

Un constat : il y a beaucoup de choses qui se font déjà… mais qui sont peu connues ou qui ont besoin d’être dynamisées, comme la « Nuit des Églises ».

Des rêves sont aussi partagés, comme le nécessaire renouveau communautaire, à travers des groupes de partage, en particulier dans les Églises réformées et catholiques qui voient leurs assemblées se réduire comme peau de chagrin.

Comment les Églises peuvent-elles aussi collaborer pour davantage de partage, de justice sociale et pour l’écologie ? « Le confort de nos petites paroisses ne doit pas être plus fort que l’appel de l’Évangile », a dit une participante.

Devant nous, il y a aussi des étapes importantes à considérer : 2025, la date commune de Pâques avec les Églises orthodoxes et les 1700 ans du Concile de Nicée. Une réflexion sur les fondements de notre foi pourrait avoir lieu à cette occasion. 2027 avec l’anniversaire de la première conférence œcuménique de Lausanne…et l’horizon 2033, le Jubilé des 2000 ans de la résurrection du Christ. Comment nous y préparer pour donner dès maintenant un témoignage commun au Ressuscité qui nous a unis aujourd’hui et nous conduira ?

Et les jeunes ?

« Il y a beaucoup de cheveux blancs parmi nous », remarque Nicodème Roulet, étudiant à la HET-PRO. Où sont les jeunes ? Sans eux l’œcuménisme dans le canton n’a pas d’avenir ! Comment les rejoindre alors que la question œcuménique se pose autrement pour eux : ils se rassemblent surtout autour de projets. D’autre part il n’y a pas de membres d’Églises d’immigrés. « Il ne faut pas démarrer de projets sans ces deux catégories ». Sans oublier les marginaux, les handicapés, l’Église persécutée et la communion avec le peuple juif.

« Donne-nous des amis !« 

Tout commence par l’amitié : « Seigneur, donne-nous des amis » ! Telle a été la prière d’une personne dans un petit groupe. Or, la démarche du Forum favorise cette amitié spirituelle. Nous en avons fait l’expérience aujourd’hui ! On a senti aussi qu’il y avait une grande qualité relationnelle entre les responsables de cette journée. La prière, l’écoute et l’encouragement mutuel sont essentiels.

A la fin de cette rencontre, il est réjouissant que six autres personnes (deux de chaque famille d’Églises) aient accepté de former un groupe de travail pour discerner sur quel chemin le Forum chrétien vaudois pourrait avancer.

Pour conclure, laissons la parole à Frédéric Keller : « Il s’est passé quelque chose aujourd’hui: joie de la rencontre et de la communion. On se sent autorisé à réfléchir comment faire un prochain pas ». Et à Philippe Becquart : « Nous avons vécu une fraternité et une bienveillance qui font chaud au cœur. Qu’on soit aussi nombreux est un signe de l’importance de l’œcuménisme ».

This article in english

Dieser Artikel auf Deutsch

Forum chrétien en Suisse alémanique

À la suite de la participation de sa secrétaire générale au premier forum francophone qui s’était déroulé à Lyon en octobre 2018 et du succès du forum romand de Leysin, la CTEC Suisse s’est lancé dans l’organisation d’un forum chrétien sur le modèle du Global Christian Forum (GCF) en Suisse alémanique.

Un comité d’organisation a été constitué et s’est mis au travail en janvier 2024. Le lieu et les dates ont désormais connus : le Forum chrétien en Suisse alémanique aura lieu du 27 au 30 octobre 2024 au centre des congrès de Chrischona Berg, à Bettingen, dans le canton de Bâle-Ville.

Nous espérons 150 personnes, dont la moitié – selon les principes du GCF – provient des Églises dites traditionnelles et l’autre des Églises et communautés évangéliques et pentecôtistes.

Le fil conducteur biblique est aussi connu : « Ayez du sel en vous-mêmes et soyez en paix les uns avec les autres » (Mc, 9:50)

Site (en allemand)

https://agck.ch/christliches-forum-deutschschweiz/

« Older posts Newer posts »